L’opération comprend la réhabilitation d’un bâtiment du XVIIe siècle, ainsi que l’édification d’une « dent creuse ». Le nouveau bâtiment a permis de lier deux entités d’époque différente, s’insérant dans un contexte faubourien racontant l’histoire de Paris, tout en proposant un visage contemporain.

Dans le bâtiment réhabilité, la structure des planchers a été reprise entièrement et dans un souci de respect du bâti, l’agence Itar a choisi de conserver les éléments singuliers de la façade existante (tableaux de fenêtres, cheminées exprimant le parcellaire médiéval, modénature des garde-corps). L’intégralité des menuiseries bois a été remplacée à l’identique, et dans les étages, quatre vastes appartements ont été créés, dont deux en duplex. Le bâtiment neuf, conçu en deux parties, crée une articulation entre les deux bâtiments mitoyens. Il permet en effet de relier leurs hauteurs différentes (R+3 et R+6) et leurs alignements sur rue différents (l’un étant situé en retrait de la rue de plus de 3,5 mètres), permettant une meilleure insertion urbaine. Ses logements, du T1 au T5, sont principalement traversants.

Sa façade sur rue en parement de terre cuite à lames horizontales rappelle la modénature de joints creux du bâtiment d’angle réhabilité et les volets des menuiseries aluminium sont conçus comme une réinterprétation contemporaine des persiennes très présentes dans le quartier. Le dégradé de couleurs du blanc au gris foncé permet de faire la liaison entre rue et ciel, entre enduit et zinc.  Le travail d’insertion était complexe du fait du tissu urbain dense et exigu, typique du quartier du Marais.

Le parti pris architectural de l’agence Itar a été dans le choix volumétrique et d’implantation qui ont permis de réduire la densité de la parcelle. Dans un souci d’assainissement et de sécurisation de l’ensemble, une nouvelle cour commune a été aménagée.Son traitement, ainsi que son usage, se rapproche des cours présentes dans le quartier, ce qui contribue à lier les deux entités du programme par un espace ouvert partagé et protégé.

Un bardage durable et contemporain en terre cuite

Le parement en façade du bâtiment neuf, côté rue, est un bardage rapporté en terre cuite à double paroi, posé avec recouvrement à l’aide de pattes-agrafes non apparentes sur une ossature aluminium. Celle-ci est solidarisée au gros oeuvre avec une isolation laine de verre de 16 mm. Les lames de bardage horizontales de 20 cm de haut sont teintées dans la masse, leur surface est brute. Un effet de panachage de terre cuite émaillée a été choisi pour refléter la lumière et jouer des effets du soleil. Un dégradé du clair au sombre permet de créer une relation forte avec les toits en zinc gris. La terre cuite a été choisie pour sa pérennité et sa qualité dans le secteur protégé du Marais. La terre cuite émaillée était déjà présente dans la rue en modénature. Cela a constitué un petit rappel.

photos ©_ITAR

Retirer l’image mise en avant